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Témoignages de tuteurs

 

PAROLES DE TUTEURS

Bilan des rencontres 2005/2006 animées par Nathalie Saysset

 

CE QUI FACILITE LE FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF

 

La relation avec l’établissement d’accueil :

- travailler dans son propre établissement pour échanger plus facilement avec une équipe avec laquelle on partage des références

- avoir un référent

- avoir un cahier de suivi des rencontres élaboré par le référent

- être en relation avec le professeur de français

- être invité au conseil de classe

- avoir un confort matériel dans l’établissement : un casier, une salle attribuée, si possible près du centre de ressources

- avoir à disposition un micro-ordinateur

 

Le fait d’être retraité, étranger à l’établissement

- s’appuyer sur sa spécialité professionnelle antérieure (maître G en classe de primaire par exemple)

- porter un regard neuf sur ces jeunes

 

La démarche des activités

- le fait de passer un contrat avec le jeune

- l’entretien préalable avec le jeune (prise de contact, démarche envisagée) : le jeune accepte une personne, pas une idée de la personne

- le fait de ne pas être tenu à un programme

 

Le rythme de travail

- la régularité des rencontres

- une durée de séance de 1 h 30

 

La motivation des jeunes

- la motivation de certains jeunes qui sont parfois prêts à venir le mercredi après-midi, ou dès le matin à 8 h

CE QUI NE FACILITE PAS LE FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF

 

Le manque de communication avec l’établissement d’accueil :

- le manque de référent sur le lieu

- les problèmes de communication avec l’équipe ou les chefs d’établissement : les rencontres avec les professeurs se traduisent parfois par des listes de doléances

- pas d’avertissement en cas d’absence du jeune

- les élèves sont obligés de participer aux rencontres (menaces de colle), ou sont convoqués pour s’y rendre

- problème de reprographie

- aucune salle attribuée

 

Le rythme, le calendrier de l’action

- premières rencontres trop tardives dans l’année

- le calendrier des signalements, le fait de devoir recommencer sans cesse

- le manque de temps dont dispose le tuteur : le travail en binômes de tuteurs pourrait aider à surmonter le problème

- le manque de temps du jeune :

.emploi du temps très chargé

.problème de stages qui interrompent l’action parfois pendant 3 mois

.les horaires en fin de journée

.le trop petit nombre de séances

 

Les causes de démotivation des jeunes

- l’absentéisme des jeunes

- les problèmes de transport qui expliquent en partie l’absentéisme

-la stigmatisation du jeune. Le groupe fait pression sur un jeune qui reçoit manifestement un traitement particulier

- les autres centres d’intérêt qui appellent les jeunes au moment des rencontres

- la lettre envoyée par le BSN aux parents reste mal comprise

- le refus d’aborder certains objets de travail proposés

- le manque de relations avec les parents

- des jeunes à fleur de peau qu’un simple refus, une remarque, une exigence à propos d’une excuse pour une absence peuvent faire arrêter

La nature des difficultés rencontrées par les jeunes

- la grande lenteur des progrès est assez décourageante

- le problème de communication avec des jeunes qui ont une langue propre que l’on ne comprend pas toujours

- le problème d’orientation des jeunes. le sentiment qu’ils sont voués à l’échec dans l’acquisition de leur diplôme, tant l’écart est grand entre le niveau exigé et le leur

 

CE QUI FAIT DÉBAT

 

- Quand le choix des jeunes relève presque exclusivement de l’établissement et non du test JAPD : le profil des jeunes est faussé. Les tuteurs rappellent qu’ils se sont engagés dans une lutte contre l’illettrisme, pas dans un dispositif de soutien scolaire. Par ailleurs, il ne faut pas rejeter les propositions des établissements qui manifestent ainsi leur adhésion et leur soutien au projet.

 

- Le fait de donner son numéro de portable facilite le contact avec le jeune mais déresponsabilise l’établissement d’accueil. Le fait que l’établissement soit actif  rassure à la fois les jeunes et les tuteurs qui ont le sentiment d’être pris dans un cadre clairement défini.

 

- Que le repérage de ces jeunes soit si tardif ; certains ont même des problèmes physiques (maladie de l’œil pour l’un) que l’on ne dépiste que maintenant.

 

REMARQUES

 

- Regard plus positif des enseignants portés sur les élèves quand ils les savent aidés. Retour de la croyance en son éducabilité.

 

- Malgré les difficultés rencontrées, l’action est jugée comme indispensable :

 

            . parce que c’est une façon de lutter contre un certain déterminisme ;

            . parce que l’on ne travaille pas que sur des objets scolaires, mais avec la globalité de la personne. Les jeunes montrent de la gentillesse, de la motivation, de la gaité,  ce qui suffit parfois à justifier la nécessité de l’action des tuteurs.

 

- Les rencontres donnent lieu à de véritables discussions où l’on assiste à des prises de conscience, des prises de décision. Le tuteur est parfois perçu comme un véritable interlocuteur pour des jeunes qui en manquent. Il est, de ce point de vue, indispensable d’être repéré comme indépendant du cadre scolaire.

 

- Les rencontres sont perçues comme des opportunités d’ouverture. Elles rendent un peu d’ambition à des jeunes qui n’en avaient plus, elles permettent de ré entrevoir l’avenir.

 

PROPOSITIONS

 

- Rencontrer dès le mois de juin les élèves de CAP qui veulent entrer en BEP pour anticiper l’action et démarrer plus vite à la rentrée.

 

- Pour pallier le manque de disponibilité horaire, peut-on  prendre le jeune pendant des heures de français ou d’atelier ?